Description de l'objet:

Entre 85 et 90 % de la population sera touchée par les HPV, l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Or, ces derniers sont à l’origine de cancers ou de verrues génitales. Le cancer du col de l’utérus est le plus courant parmi les cancers induits par une infection à HPV ; d’autres formes de cancer associées à ce virus concernent l’anus, le vagin, la vulve, le pénis, la tête et le cou. Chaque jour en Suisse, plus d’une personne apprend qu’elle est atteinte d’un cancer attribuable aux HPV et une en décède tous les trois jours.

De nombreux pays, ainsi que l’OMS et le Conseil de l’Europe, se sont fixé pour objectif d’éliminer ces types de cancers. Dans cette optique, le Plan européen contre le cancer vise à atteindre une couverture vaccinale de 90 % chez les filles et à augmenter significativement celle des garçons d’ici à 2030. Or, en Suisse, bien que les taux de vaccination s’élèvent respectivement à 70 % et 54 %, ils varient fortement d’un canton à l’autre. Conscient de cet enjeu, la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) a approuvé, en avril 2024, un relèvement de l’objectif national de vaccination à 90 %, posant ainsi les bases d’une stratégie d’élimination des cancers dus aux HPV. Toutefois, l’accroissement de la couverture vaccinale doit s’accompagner d’un recours à des méthodes de dépistage les plus efficaces.

Malgré l’intégration des HPV dans plusieurs programmes (voir 23.3727), les mesures concrètes mises en œuvre demeurent limitées. De surcroît, le manque de coordination entre ces initiatives entrave leur efficacité. Dès lors, l’adoption d’un objectif national d’élimination des cancers associés aux HPV s’avère indispensable pour conférer à cette problématique la priorité qu’elle requiert. Afin d’y parvenir, le Conseil fédéral est chargé d’élaborer, en concertation avec les cantons et les acteurs du domaine de la santé, une stratégie cohérente assortie de mesures ciblées, à savoir :

– Porter la couverture vaccinale à 90 % chez les jeunes et renforcer l’accessibilité de la vaccination, notamment en facilitant son administration dans les cabinets médicaux, dans les pharmacies et dans les établissements scolaires ;

– Généraliser le test HPV pour le dépistage précoce chez les femmes dès 30 ans et mettre en œuvre les recommandations du groupe d’experts, fondées sur les évaluations des technologies de la santé (HTA) ;

– Intensifier les campagnes d’information et de sensibilisation sur les HPV.

Enfin, ces objectifs et mesures devront être intégrés de manière coordonnée dans le programme NAPS, dans le Plan national contre le cancer ainsi que dans les programmes cantonaux de vaccination.