Pour (Proposition de la commission (Annahme des Postulates)) | 186 |
Contre (Proposition des Bundesrates (Ablehnung des Postulates)) | 0 |
Abstension | 3 |
Excusé / Non votant / Président | 11 |
La guerre en Ukraine et les avancées biotechnologiques nécessitent une protection renforcée de la population contre les armes biologiques et les agents pathogènes dangereux.
Dans le contexte de la guerre hybride, l’utilisation d’armes biologiques est une menace plausible (par exemple, épizooties, champignons attaquant les céréales ou attaques ciblant des bases militaires en Allemagne ou en Pologne). Selon l’analyse nationale des risques, les pandémies représentent le plus grand risque sociétal pour la Suisse.
La situation géopolitique modifiée coïncide avec une période de percées rapides en biotechnologie : l’intelligence artificielle, AlphaFold et CRISPR simplifient considérablement la manipulation biologique. Par exemple, les acides nucléiques, composants de base des virus, peuvent désormais être synthétisés artificiellement à l’aide de petits équipements. En outre, des tests ont révélé des failles significatives dans les mécanismes de vérification des commandes de matériaux biologiques sensibles. Selon le Laboratoire Spiez, nous sommes en plein dans une révolution biologique.
Face à ces dynamiques, une approche intégrant l’anticipation (foresight) des risques émergents devient impérative. L’accélération des technologies, combinée aux nouvelles formes de menaces, nécessite non seulement des outils de détection précoce (par exemple, surveillance environnementale, bioaérosols mesurés dans des lieux stratégiques), mais également une capacité proactive à identifier les scénarios futurs plausibles et à s’y préparer.
La Suisse a fait des progrès notables grâce à la stratégie de protection NBC de 2019 et à la création de la plateforme d’échange NBC de la Confédération. Cependant, la protection B accuse un retard par rapport aux protections A et C. Les forces d’intervention civiles manquent souvent d’équipements adaptés pour répondre aux menaces biologiques. Ni la loi sur les épidémies, ni le plan pandémie ne suffisent à combler ces lacunes.
Pour garantir la sécurité de la population, il est essentiel de renforcer la capacité nationale en matière d’anticipation et de détection précoce des risques biologiques. Cela passe par une vue d'ensemble et une coordination efficace entre la Confédération et les cantons, ainsi que par une interconnexion des données au sein d’un système d’alerte précoce national capable de détecter à la fois les menaces actuelles et les risques émergents liés aux avancées technologiques.
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Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 05.06.2025 (23:46)