Pour (Proposition de la majorité (Anahme der Motion)) | 93 |
Contre (Proposition de la minorité Paganini und des Bundesrates (Rejete la motion)) | 81 |
Abstension | 15 |
Excusé / Non votant / Président | 11 |
Il est de coutume pour la Suisse de s’exprimer dans l’une de ses trois langues officielles dès qu’elle en a l’opportunité. C’est le cas notamment lors de prises de position écrites. Le Conseil de l’Europe comme l’Union européenne comptent plus de 20 langues officielles, dont l’allemand, le français et l’italien. La Cour internationale de Justice (CIJ) comme le Groupe d'action financière (GAFI), comptent comme langues officielles l’anglais et le français. Les dernières prises de position et rapports communiqués par la Suisse à ces deux institutions l’ont été en français, dans le respect de l’utilisation de la langue nationale.
Récemment, le Secrétariat d’État aux questions financières internationales (SIF) a annoncé aux divers offices que dès la prochaine évaluation de la Suisse par le GAFI la langue utilisée serait l’anglais. Cela est d’autant plus étonnant que, lors de la consultation préalable, le Ministère public de la Confédération (MPC) et l’Office fédéral de la Justice (OFJ), deux acteurs majeurs impliqués dans la préparation du rapport en vue de l’évaluation de la Suisse en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, se sont exprimés contre ce changement de langue. Apparemment, la Déléguée au plurilinguisme n’a pas été associée à la réflexion.
Le changement de langue ne se justifie aucunement. Notre pays dispose d'une richesse linguistique peu commune en Europe avec quatre langues nationales, dont le français, largement parlé au niveau mondial. Il ne se justifie aucunement de mettre de côté le français, l’une de nos trois langues officielles.
Par ailleurs, la Suisse est engagée au niveau international pour la défense de la Francophonie en étant membre au niveau gouvernemental de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et au niveau parlementaire de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Un abandon du français dans nos contact internationaux lorsque cela est possible n’est dès lors pas cohérent avec cet engagement pour la Francophonie.
À cela s’ajoute qu’avec le choix de l’anglais pour le GAFI, toute la préparation de la prochaine évaluation prévue pour 2027 devrait se dérouler en anglais. Cela implique la traduction en anglais de nombreux documents et jugements initialement rédigés en français, créant une bureaucratie inutile et des coûts de traduction totalement injustifiés au moment où l’on discute d’économies budgétaires. N’oublions pas que la traduction, en plus d'imposer des coûts à la Confédération, mène inévitablement, dans un domaine juridique sensible, à des imprécisions dues au fait que les procureurs et les fonctionnaires affectés à ce jour aux évaluations du GAFI ne pourront plus s’exprimer dans leur langue maternelle, le français.
2025 - Olivier Kaluzny - Tous droits réservés - Site non officiel
Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 05.06.2025 (23:46)