Dans les mosquées suisses, les sermons sont souvent tenus en turc ou en arabe. Or, des conflits surgissent régulièrement lorsque des imams soutenus financièrement par des États étrangers tiennent en Suisse des sermons aux contenus extrémistes. On sait que des institutions étatiques ou proches de l’État (notamment de la Turquie, des États du Golfe ou encore de l’Arabie saoudite) financent des mosquées en Suisse et cherchent à donner plus d’influence aux courants radicaux de l’Islam. Or, ces démarches sont, à plus d’un égard, contraires à l’ordre fondamental libéral et démocratique suisse et empêchent une cohabitation pacifique des différents groupes de la société.
Les acteurs étatiques tels que le Service de renseignement de la Confédération ne parviennent à analyser que de façon lacunaire et moyennant d’importantes ressources (par le recours par ex. à des interprètes, lesquels sont rares) les sermons tenus en turc ou en arabe dont ils soupçonnent qu’ils détériorent le climat social ou propagent la haine. En raison du manque de ressources (seul un nombre limité de spécialistes disposant des compétences linguistiques requises étant disponible), ces importantes mesures de prévention ne peuvent être effectuées que de manière insatisfaisante.
On peut attendre des associations islamiques qu’elles garantissent la tenue des sermons dans leurs mosquées dans l’une des langues nationales suisses. Dans les cas où, exceptionnellement, cela ne devait pas (encore) être possible, on peut exiger qu’ils soient tenus dans la langue « internationale » qu’est l’anglais. Le Centre Suisse Islam et Société (CSIS) a indiqué en septembre 2022 qu’un nombre croissant d’imams tenaient leurs sermons en Suisse dans l’une des langues nationales, ce qui prouve que les associations et les prédicateurs musulmans prennent déjà d’eux-mêmes des mesures en ce sens.
La tenue des sermons musulmans dans une langue nationale est d’ailleurs une obligation prévue par d’autres pays européens également. En 2024, la France a fait entrer en vigueur une nouvelle loi visant à prévenir toute prise d’influence depuis l’étranger par le truchement d’imams détachés à cet effet. Les imams actifs en France doivent apporter la preuve de leurs qualifications et de leurs connaissances de la société française. Des mesures législatives contre l’islam politique sont également en cours de préparation ou de mise en œuvre dans d’autres États européens.
Date | Division | Texte soumis | Pour | Contre | Autres | |
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05.05.2025 (18:51) | 63 | 119 | 18 | Info |
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Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)