Pour (Accepte la motion) | 73 |
Contre (Rejete la motion) | 118 |
Abstension | 1 |
Excusé / Non votant / Président | 8 |
Les SDHI inhibent la respiration cellulaire en bloquant une enzyme des mitochondries, la succinate déshydrogénase (SDH), cela sans spécificité d'espèce. Ils bloquent autant l'enzyme des vers de terre, des abeilles, des champignons que celle de l'être humain. Rien d'étonnant à cela, cette enzyme a très peu évolué au cours de l'évolution, et est quasiment identique chez toutes les espèces. Des centaines de scientifiques et médecins, estimant incontrôlables les risques associés des SDHI pour l'ensemble de la biodiversité et pour la santé humaine, ont lancé une alerte en 2019 demandant l'application urgente du principe de précaution et leur retrait.
Pourtant, en 2020, dans sa réponse à la motion 20.4486 (qui n'a pas été traitée dans les temps réglementaires par la chambre), le conseil fédéral affirme de façon surprenante qu'il "importe peu de savoir quel mode d'action d'un produit phytosanitaire est responsable d'effets secondaires indésirables... mais de savoir quels sont les effets secondaires possibles et si ceux-ci peuvent présenter un risque pour la santé humaine ou l'environnement lors de l'utilisation du produit". Selon lui, les possibles effets secondaires indésirables des SDHI et "des risques associés pour l'environnement, en particulier pour les vers de terre, les abeilles et les organismes du sol n'étaient pas inacceptables". Or, dissocier le mode d'action d'une substance sur les cellules vivantes des effets provoqués, c'est se priver d'une approche scientifique systémique et logique, basée sur la relation causale. De plus, et entre-temps, de nouvelles formulations et applications contenant des SDHI ont été homologuées pour tuer non seulement les champignons mais également les nématodes dans les sols.
En outre, de nouvelles études indépendantes viennent confirmer l'impact sur les cellules humaines d'une exposition chronique surtout à très faible dose sur le long terme. Cette particularité implique que l'exposition régulière à des traces infimes de ces substances se traduira par l'apparition de maladies graves seulement des décennies plus tard chez l'être humain. Des effets neurotoxiques sont à craindre en particulier avec le développement de maladies neurodégénératives, et des effets cancérigènes pour le foie et la thyroïde. Le conseil fédéral devrait donc effectuer un réexamen ciblé pour l'ensemble des pesticides SDHI commercialisés en Suisse.
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Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)