Pour (Annahme des Postulates) | 104 |
Contre (Rejete le postulat) | 83 |
Abstension | 0 |
Excusé / Non votant / Président | 13 |
En Suisse il n'existe que peu de statistiques sur l'illettrisme numérique. Si les experts estiment que la tendance toucherait une personne sur dix en Suisse, des études menées en France constatent que ce sont les plus de 75 ans, les personnes peu ou pas diplômées ou encore les ménages les plus modestes qui sont principalement touchés. A noter que l'étude PIAAC (Programme international pour l'évaluation des compétences des adultes), dont les résultats sur le sujet sont attendus pour 2024, ne donnera des réponses que très partielles, puisque cette étude concerne les personnes de la vie active (public cible de l'étude : personnes de 16 à 65 ans).
Or les exemples d'illettrisme numérique ne manquent pas. Récemment par exemple, dans le Canton de Vaud, les Transports de la région Morges-Bière-Cossonay (les MBC) ont voulu supprimer les automates à billets, au motif que les gens pouvaient acheter leurs billets avec leur smartphone. Or la direction du MBC a dû revenir sur sa décision, car elle avait sous-estimé l'impact qu'une telle décision aurait sur tout une partie de la population qui n'est pas à l'aise avec les nouvelles technologies.
On peut également citer les personnes malvoyantes qui se sentent de plus en plus mises à l'écart, car elles ne peuvent pas ou que difficilement apprendre à se servir des écrans tactiles omniprésents (de l'automate à billets à la machine à laver, en passant par la machine à café). En effet, ces personnes précisément ne voient pas ce qui est inscrit sur l'écran.
La rapidité à laquelle se déploient les nouvelles technologies numériques est également un facteur potentiellement limitant pour de nombreuses personnes, comme le montrent les difficultés rencontrées par une fraction de la population pour le paiement des factures avec code QR, ou l'inscription au dossier électronique du patient.
La digitalisation apporte de nombreux avantages, et tout le monde doit pouvoir en bénéficier. Or toutes ces situations, et bien d'autres encore, montrent que cette digitalisation a également le potentiel de créer une société " à deux vitesses ", dommageable pour notre pays, si elle n'est pas correctement accompagnée. Ce d'autant plus que le Conseil fédéral reconnaît lui-même qu'il n'a pas de stratégie claire dans ce domaine pour le moment (réponse à l'interpellation Bendahan 21.4290).
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Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)