Ces dernières semaines, plusieurs acteurs représentant le monde politique ou de la santé ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation compliquée que connaît aujourd'hui le système de santé suisse : pénurie de personnel médical et infirmier, problèmes récurrents dans l'approvisionnement en médicaments, hôpitaux surchargés, urgences hospitalières débordées, situation financière des hôpitaux compliquée, sans parler de l'envolée des primes face à des coûts de la santé qui ne cessent de s'envoler.
Notre système de santé, pourtant l'un des meilleurs au monde, est à bout de souffle, alors que nous dépensons déjà plus de 12 % de notre PIB (11,8 % en 2020) pour le financer.
Et les prévisions financières sur l'évolution des coûts de la santé ne sont guère encourageantes : on parle d'un accroissement de plus d'un milliard de francs chaque année et on estime que la part de notre PIB consacré à la santé pourrait atteindre 15 % à l'horizon 2050.
Il n'est régulièrement question que de réduction des coûts, mais c'est une illusion. Les facteurs qui déterminent au contraire un accroissement régulier de ceux-ci sont au contraire trop bien connus. En premier lieu, notre population s'accroît, mais surtout elle vieillit. Une longévité record se surajoute à une natalité en berne. Ensuite, les technologies diagnostiques et thérapeutiques deviennent toujours plus sophistiquées et performantes, mais également toujours plus chères. La santé même à un âge avancé n'a pas de prix. Après les causes démographiques et celles liées aux progrès de la science, la troisième source d'augmentation des coûts réside dans l'augmentation de la consommation de soins, avec ses deux pendants, l'offre de soins disponible très diversifiée et les attentes et exigences des patients, qui sont légitimement attachés à conserver une bonne santé, ce d'autant plus qu'ils contribuent très largement financièrement au système.
Il est aujourd'hui bien entendu légitime de poursuivre inlassablement les efforts pour contenir l'explosion des coûts de la santé, améliorer l'efficience et la qualité des prestations et surtout miser toujours plus dans la prévention et la promotion de la santé.
Mais on ne peut échapper à la nécessité de revoir en parallèle toute la question du financement de la santé, une charge déjà aujourd'hui insupportable pour de larges couches de la population. Alors qu'en sera-t-il demain ?
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12.06.2024 (18:43) | 23.3089 | 61 | 130 | 9 | Info |
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Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)