Description de l'objet:

Selon les données de l'Agence européenne pour l'environnement (EEA), les voyages longue distance sont à l'origine d'un quart à un tiers du CO2 émis dans le secteur des transports. Une étude des CFF publiée le 5 octobre 2021 montre que, sur les trois mesures envisagées, à savoir réduire les temps de trajet, augmenter la fréquence des trains et créer des liaisons directes, c'est la réduction du temps de trajet qui déploie le plus d'effets.

Dans son rapport Perspective RAIL 2050 présenté le 22 juin 2022, le Conseil fédéral annonce que sa stratégie ferroviaire à long terme se concentrera avant tout sur les courtes et moyennes distances sans tenir compte des points cités précédemment. Il mise sur une augmentation des capacités, sur des liaisons plus fréquentes et seulement sur des réductions ponctuelles de temps de parcours. Les nouveaux corridors à grande vitesse ne sont pas à l'ordre du jour.

L'Europe, en revanche, a d'autres objectifs. Le 29 juin 2022, les principaux acteurs européens du secteur ont signé une déclaration relative à une étude sur des services grande vitesse intelligents et accessibles dans l'Union européenne, mais la Suisse et ses acteurs n'en faisaient pas partie. L'étude mettra en évidence les principaux avantages qui résulteront de l'achèvement d'un réseau ferroviaire européen à grande vitesse reliant les capitales et les grandes villes d'Europe. Son but est de promouvoir une transformation radicale du système ferroviaire et d'atteindre les objectifs du Pacte vert pour l'Europe, notamment avec la réalisation d'un réseau de transport transeuropéen à grande vitesse pleinement opérationnel, abordable, multimodal, durable et intelligent d'ici 2050.

L'Europe a une vision, tandis que la Suisse voit petit. L'aménagement des lignes courte et moyenne distance est certes essentiel, mais il manque à notre pays une stratégie nationale pour le transfert vers le rail des voyages sur de longues distances et pour la collaboration avec l'Europe. Une connexion rapide entre des villes européennes par un réseau à grande vitesse performant est la seule réponse à long terme pour passer de l'avion au train. Nous devons, nous aussi, apporter notre contribution à cet objectif général. L'Europe y travaille d'arrache-pied. Soit nous montons dans ce train en marche, soit nous restons sur le carreau ! Pionnière du chemin de fer, la Suisse ne doit pas se contenter d'avancer seulement pas à pas ces 30 prochaines années, elle doit aussi avoir une vision et aller de l'avant. Car le futur se construit aujourd'hui !