Pour (Accepte la motion) | 62 |
Contre (Rejete la motion) | 129 |
Abstension | 0 |
Excusé / Non votant / Président | 9 |
Lorsque l'on évoque la Suisse et ses paysages, on pense à ses collines boisées, ses prairies, ses crêtes et ses pâturages, parsemés de bosquets, de replis, de bosses et de fleurs. Ce décor de carte postale tout droit sorti d'un roman de Charles-Ferdinand Ramuz n'est pourtant pas qu'une histoire esthétique. A travers son incroyable hétérogénéité, cette nature riche, et parfois fantasmée, est également la source d'une foisonnante biodiversité.
Néanmoins, cette dernière se trouve être plus souvent qu'à son tour la cible de pratiques agricoles peu ou pas encadrées, menaçant ainsi la structure et la surface de ses sols au profit du rendement. En tête des pratiques dont il semble indispensable de s'interroger se trouve le gyrobroyage, connu pour sa capacité à détruire les roches, la flore, ainsi que toutes les petites irrégularités de terrain qui permettent l'existence de microhabitats naturels. Par cette action, le sol concassé et broyé à une profondeur pouvant atteindre les 25 centimètres est durablement transformé, et les incidences notables sur l'environnement impliquent une reconstruction pratiquement impossible. Les paysages et les espèces passées sous les roues des gyrobroyeurs sont alors perdus à jamais.
En légiférant sur cette pratique, la Confédération permettrait la valorisation et le soutien aux alternatives, qui existent et qui permettent l'harmonisation entre les différentes ressources et l'utilisation d'un pâturage, en tenant compte des intérêts environnementaux et sociaux. Un soutien aux alternatives qui devra également être impérativement assorti de garanties d'accompagnement et de compensations pour les reconversions et les pertes subies par les agricultrices et les agriculteurs.
Enfin, cela permettrait de mettre fin aux différences législatives notables qui existent entre les cantons. Ainsi, si le canton du Jura a pratiquement interdit le gyrobroyage (Art. 13bis de l'Ordonnance sur la protection de la nature du 6 décembre 1978), le Canton de Berne se montre plus clément en la matière, la pratique étant certes encadrée, mais pas interdite. Or, à l'heure où la conservation de tous les espaces naturels apparaît comme l'une des mesures permettant la lutte contre le dérèglement de notre écosystème, il paraît indispensable de pouvoir compter sur une législation la plus stricte et la plus respecueuse de l'environnement possible.
2025 - Olivier Kaluzny - Tous droits réservés - Site non officiel
Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)