Pour (Accepte la motion) | 49 |
Contre (Rejete la motion) | 135 |
Abstension | 5 |
Excusé / Non votant / Président | 11 |
En Suisse, le soldat n'est pas un simple conscrit. C'est un citoyen qui fait usage de son droit souverain de porter une arme et de son obligation envers le Pays de le défendre en cas de besoin. L'origine du concept de citoyen-soldat remonte à la démocratie athénienne de l'Antiquité : chaque citoyen ayant le droit de participer à l'assemblée gouvernant la cité avait l'obligation de s'équiper, à ses frais, d'une arme et d'un bouclier et de combattre avec les autres au sein de la phalange. Cela explique qu'à l'origine du concept de citoyen-soldat, l'obligation de défendre les siens est le pendant du droit politique de gérer les affaires communes.
Aujourd'hui en Europe, la Suisse est le seul pays où ce concept est encore en vigueur. On peut y voir le corollaire de la démocratie directe que notre pays est également seul à pratiquer. Ainsi, chez nous, le jeune homme, la jeune fille effectuant son obligation militaire se voit remettre son arme personnelle en prêt et l'emmène à la maison après chaque service.
Les militaires recevaient également ce qu'on appelle la " munition de poche " afin de pouvoir entrer en service complètement équipés en cas de mobilisation. Considérant qu'un soldat en uniforme équipé d'une arme est une cible potentielle, on pensait alors à la nécessité, même en dehors de scénarios d'invasion, de garantir leur sécurité personnelle.
Il y a quelques années, estimant que régnait en Europe une paix que d'aucuns imaginaient éternelle, on a cessé de leur remettre cette munition de poche. Avec la majorité de la classe politique, le Conseil fédéral a alors cessé de voir le soldat comme un citoyen faisant son devoir pour le considérer plutôt comme une menace pour la sécurité domestique.
La guerre en Ukraine vient pourtant nous rappeler tragiquement combien la paix peut être fragile et combien, même au XXIème siècle, un conflit peut éclater subitement sur notre continent. L'Armée suisse l'avait déjà compris en réintroduisant et en recommençant à entraîner, après l'avoir imprudemment abandonnée, la mobilisation comme moyen de répondre à une menace inopinée.
L'évolution de la situation en Europe justifie d'aller jusqu'au bout : il est temps de redonner aux soldats leur munition de poche. C'est aussi un acte de confiance envers celles et ceux qui font service, un contrat moral que l'Etat se doit de réactiver.
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Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)