Objet 22.3753 - Verdir et rafraîchir, plutôt que bétonner et suffoquer

Les températures sont en hausse. Les étés 2015, 2018, 2019 font partie des quatre étés les plus chauds jamais enregistrés en Suisse. La multiplication des épisodes de canicule rend la vie dans les villes et les agglomérations de plus en plus pénible. Les surfaces imperméables absorbent le rayonnement solaire, réchauffent l'environnement et engendrent des îlots de chaleur. Des mesures de planification urbaine bien conçues permettent de lutter contre ce phénomène : la végétalisation des espaces routiers, des façades et des toits, la création de plans d'eau, l'aménagement de couloirs de vent dans les zones habitées ou encore l'utilisation de couleurs claires pour les façades et d'asphalte à albédo élevé pour les routes.

Un développement urbain adapté aux changements climatiques peut contribuer de manière significative à la réduction de la chaleur en ville. La température des façades végétalisées peut être inférieure de 7 degrés à celle des façades ordinaires et la création de parcs verts peut refroidir la température ambiante de 7 degrés.

L'Office fédéral de l'environnement et l'Office fédéral du développement territorial ont produit un rapport sur ce sujet intitulé " Quand la ville surchauffe ". Ces dernières années, plusieurs villes ont développé des projets et éprouvé des mesures leur permettant de réagir à la hausse des températures et de rendre le climat urbain plus agréable. A Berne, par exemple, un projet pilote a étudié le pouvoir réfléchissant de plusieurs types de revêtements. Un revêtement performant peut réduire la température ambiante de 12 degrés par rapport à l'asphalte noir ordinaire.

Le phénomène des îlots de chaleur touchera toujours plus les petites et les moyennes communes. Il faut examiner l'opportunité de créer un centre de compétences national " Climat urbain " pour partager les connaissances et les expériences tirées des projets pilotes. Celui-ci devrait pouvoir soutenir les communes dans leurs projets de développement urbain adapté aux changements climatiques et permettre l'échange d'expériences entre les communes. En outre, il devrait contribuer à informer la population sur les effets des îlots de chaleur sur la santé, mais aussi la sensibiliser aux mesures de prévention envisageables, en particulier la végétalisation des façades et des toits des maisons individuelles et des immeubles privés. Ce travail de sensibilisation pourrait se faire au moyen d'un service de conseil similaire à celui que propose actuellement SuisseÉnergie en matière d'énergie.

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