Objet 22.475 - Non au langage inclusif dans les hautes écoles et les instituts de recherche de la Confédération

Le masculin générique est une caractéristique de la langue allemande que tout le monde comprend. Il en va de même du féminin générique utilisé en allemand pour désigner un pluriel, par ex. " les personnes ". Or, nul ne s'est jamais plaint du féminin générique. Il ne s'agit donc pas du tout ici de faire prévaloir un langage inclusif, mais à l'évidence d'imposer à tous l'obsession d'une égalité hémiplégique, donc en fin de compte de faire de la politique. Aussi serait-il bon que le législateur s'en mêle.

La loi sur les EPF dispose que celles-ci ont notamment pour mission de " former des étudiants et du personnel qualifié dans les domaines scientifique et technique et d'assurer la formation continue ". Alors que l'utilisation de l'allemand standard permet d'assurer la transmission du savoir, un " langage inclusif " ne ferait que désorienter les étudiants et les détournerait de leur travail.

On peut également douter qu'imposer un " langage inclusif " relève de la " formation dans les domaines scientifique et technique ", à quoi s'ajoute que cela gênerait les échanges avec d'autres hautes écoles germanophones, car il est probable que les hautes écoles étrangères n'obéissent pas toutes aux mêmes règles linguistiques que celles de la Suisse. Les écoles polytechniques financées par la Confédération doivent se concentrer sur l'enseignement de leurs matières au lieu d'infantiliser leurs étudiants en multipliant les prescriptions " inclusives " ou même abaisser leurs notes pour ne pas avoir respecté celles-ci et les détourner ainsi de l'essentiel, qui est de se former.

A cela s'ajoute que les étudiants comprendront de moins en moins les textes plus anciens, ce qui ne servira pas le progrès technique, car il est important de pouvoir également s'abreuver aux sources du passé.

On éviterait en outre de perdre en discussions stériles un temps qui serait mieux utilisé pour le travail de recherche. On songe par exemple aux échanges épiques qui sont suivi la décision de l'Université des sciences appliquées de Zurich (Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften, ZHAW) d'imposer l'expression marode Infrastruktur en lieu et place de altersschwache Infrastruktur (ce qui revient à peu près en français à remplacer " infrastructure vieillissante " par " infrastructure vétuste "). Ce genre de controverses n'a pas sa place dans une école polytechnique.

Lorsque les rapports sociaux se modifient, cela se répercute sur la langue. C'est pourquoi les débats linguistiques sont toujours des débats politiques, autour d'enjeux de domination culturelle et de pouvoir. Or, l'enseignement doit justement échapper autant que possible au politique, ce qui implique de tenir le langage inclusif à distance des établissements qui le dispensent.

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