En Suisse, les personnes actives occupant un emploi à temps plein travaillent actuellement environ 41 heures par semaine (2017). Ce temps de travail est toutefois réparti de manière très inégale. Selon les évaluations de l'Office fédéral de la statistique, 40 % des hommes et 30 % des femmes souhaiteraient en fait travailler moins qu'ils ne le font aujourd'hui. Un quart des personnes actives souffrent de stress, et la tendance est à la hausse (Job-Stress-Index de Promotion Santé Suisse). D'un autre côté, 16 % des personnes actives sont cependant sous-employées contre leur gré - la plupart du temps des femmes - auxquelles s'ajoutent actuellement environ 5 % de personnes sans emploi. Cela montre que la charge du travail salarié est répartie de manière très inefficace en Suisse. La charge du travail de care non rémunéré, fourni à titre privé dans les ménages, est tout aussi inégalement répartie. En effet, 61,3 % de ce travail est toujours fourni par les femmes, ce qui représente une valeur de près de 250 milliards de francs par an. Une réduction du temps de travail hebdomadaire permettrait d'assurer un meilleur équilibre et une plus grande égalité entre les sexes au sein du travail rémunéré et dans le rapport entre le travail rémunéré et le travail de care et domestique non rémunéré.
Plusieurs études récentes montrent que les préjugés concernant une réduction planifiée du temps de travail sont faux. L'Islande est particulièrement intéressante pour la comparaison avec la Suisse. La semaine de quatre jours y a été testée pendant trois ans, avec une compensation salariale intégrale. Les résultats sont extrêmement positifs. La productivité de l'économie n'a pas diminué et s'est même améliorée dans certains cas, les recettes fiscales sont restées stables. En revanche, les Islandais sont en meilleure santé et plus heureux. Entre-temps, 86 % de la population islandaise a même pu réduire son temps de travail. Et pour finir, des études montrent qu'une réduction du temps de travail a des effets positifs sur le climat. Une semaine de quatre jours, par exemple, réduirait déjà le trafic individuel et donc les émissions de CO2. Cet effet est d'autant plus fort si la compensation salariale est plafonnée afin d'éviter une consommation de luxe. Selon les calculs de l'Université de Berne, ce seuil devrait se situer à environ 150 000 francs suisses de revenu d'équivalent ménage.
Date | Division | Texte soumis | Pour | Contre | Autres | |
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13.09.2023 (12:57) | (gilt auch für die Motion 21.4644 von Frau Prezioso) | 65 | 123 | 12 | Info |
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Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)