Pour (Accepte la motion) | 92 |
Contre (Rejete la motion) | 82 |
Abstension | 18 |
Excusé / Non votant / Président | 8 |
Avec Archegos et Greensill, le Credit Suisse (CS) a subi les plus grandes pertes qu'aient connues les banques suisses depuis la dernière crise financière. Il est vrai que la banque prend des risques particulièrement élevés et qu'elle fait l'objet depuis plusieurs années de procédures d'enforcement de la part de la Finma. L'affaire CS montre une fois de plus qu'une grande banque peut elle-même devenir un risque en un temps record.
Eu égard à leur bilan, les deux grandes banques suisses actives au niveau mondial, soit le CS et l'UBS, possèdent une importance systémique pour l'économie suisse et plus particulièrement pour sa place financière, au point que l'effondrement de l'une d'elles entraînerait pour le pays des conséquences dévastatrices. Les méthodes de CS montrent clairement qu'une prise de risque agressive assortie de la mise en veille des systèmes de gestion du risque et de la conformité finissent par mettre en danger tout le système lui-même. Il faut donc améliorer la résilience des grandes banques suisses en renforçant les exigences de fonds propres, et il faut le faire vite si l'on considère la part - et c'est là un phénomène inconnu ailleurs - que ces établissements prennent dans notre PIB. Les normes actuelles sont en effet d'autant plus insuffisantes que tout porte à croire que la résistance du système international aux crises a diminué ces dernières années, avec le développement croissant, depuis la crise financière de 2008, des banques parallèles, des placements monétaires et des fonds spéculatifs. Le négoce de produits financiers douteux bat son plein, et, une décennie après la faillite de Lehman Brothers, force est de constater que le monde financier reprend hélas ses vieilles habitudes.
Si l'on veut éviter que ce ne soit à l'Etat ou, autrement dit, au contribuable, de payer de sa poche pour couvrir les risques pris inconsidérément par une banque too-big-to-fail, il faut faire en sorte que les grandes banques assument elles-mêmes cette responsabilité, ce qui suppose qu'elles puissent s'appuyer sur des fonds propres nettement plus élevés qu'aujourd'hui.
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Source : Services du Parlement de l'Assemblée fédérale, Berne
Dernière mise à jour des données le 07.05.2025 (23:47)